Logés entre la rue du Goddiarch et le Boulevard Neuf, l’étang et sa berge ouest sur lesquels s’implante la station d’épuration, est pratiquement indécelable, si ce n’est du sentier N°46, cheminant à travers bois (site Natura 2000), sur le versant ouest de la vallée de la Thyle.
Par séquences, entre les frondaisons de gros feuillus, quelques reflets de l’eau attirent le regard.

Vu du versant Est, à la hauteur de la ferme de l’Abbaye, c’est d’abord la ligne de chemin de fer Charleroi – Louvain que l’on aperçoit, en fond d’écran, un rideau de résineux culminant entre 15 et 20mètres de haut : aucune vue de l’étang, si ce n’est une langue d’eau bordant la rive opposée.
Le projet résulte du respect des divers éléments mis en évidence dans l’analyse de la situation existante de fait et de droit. Les caractéristiques du paysage environnant sont :

• Vestiges historiques identifiés sur la rive gauche de la Thyle et dans l’aulnaie située au nord.
• Tracé du cours actuel de la Thyle.
• Implantation dans l’axe nord-sud respectant la ligne de force du paysage induite par la morphologie existante de l’étang.
• Maintien des vues remarquables dans l’axe nord-sud.
• Présence d’un site classé NATURA 2000 sur la berge opposée de l’étang.
• Zone reprise dans le site classé extraordinaire de l’Abbaye de Villers-la Ville.

Dès l’esquisse, ces différents éléments nous ont guidés dans nos prises de décisions. L’implantation de la station d’épuration s’y est faite à cheval entre la terre et l’eau afin de minimiser son emprise sur l’étang et de permettre un accès discret au site (implantation de la voirie d’accès entre la station et la rue du Goddiarch)
D’un point de vue planimétrique, le rez-de-chaussée reprend tous les équipements techniques permettant à la station d’épuration d’exercer son rôle premier. Au 1er étage, prennent place les locaux réservés au personnel (laboratoire, salle de contrôle, sanitaires) L’espace est ici réservé à la gestion et au contrôle visuel de la station.

Les matériaux employés rappellent, dans un aspect plus contemporain, ceux qui ont été utilisés pour l’édification de l’Abbaye de Villers-la-Ville, aujourd’hui envahie en partie par la végétation. Le choix s’est sont donc porté premièrement sur les gabions en pierrailles de ton brun ocre. Afin de réduire au maximum l’impact des toitures (vues depuis le site NATURA 2000), celles-ci ont été pour partie végétalisées. L’acier Cor-Ten de part sa teinte brun rouille s’accorde parfaitement avec les gabions. Enfin, le poste de contrôle de la station situé en partie centrale et sommitale de celle-ci, devait être largement vitré afin de permettre une surveillance permanente de l’entièreté du site. Nous avons donc imaginé un doux mélange de transparence et translucidité. Ceci a permis d’offrir une plus grande légèreté à cet édicule perché au sommet de la paroi, un pied sur la pierre l’autre sur l’acier.

Notre intervention architecturale se voulait minimaliste et compacte, en préservant la qualité paysagère et environnementale du site, tant au niveau de l’implantation sur la rive ouest de l’étang que dans le choix des matériaux employés.

Nous croyons ainsi avoir intégré au mieux cet ouvrage technique dans l’écrin formé par le site extraordinaire de l’Abbaye de Villers-la-Ville et le site NATURA 2000 de la berge opposée.
S’il est vrai que nous avions quelques craintes quant à l’impact des travaux sur la biodiversité, notamment lors de l’assèchement volontaire de l’étang, nous pouvons aujourd’hui constater que la nature a bien bel et bien repris ses droits. Le simple envol des colverts, hérons et autres bergeronnettes au travers des roseaux et carex vous en convaincront lors d’une visite sur place.